Une nouvelle à lire sur le véganisme

Tadaaaa ! Cet article marque le début d'un RDV mensuel. Le titre de l'article est un peu trompeur mais parfois je pense à Google. Comme je vous le disais lundi, j'ai un projet. J'entame ici, avec vous, mon troisième projet : un recueil de nouvelles. De quoi ça va parler ? Toutes les nouvelles auront un point commun : LA DIFFÉRENCE. C'est un sujet qui me touche particulièrement car j'ai horreur du jugement sur la différence. Je n'aime pas l'idée que chacun doit être pareil, que chacun doit faire comme la société l'entend. Je veux donc raconter ça au travers de différences (qui ne se voient pas et qui sont "rares"). Je ne veux pas parler d'une couleur de peau ou d'une différence physique. On n'est pas ce que nous sommes physiquement. Vous me suivez ? Je veux parler des différences liés à notre Être, notre "nous" profond qu'on a tendance à étouffer ou du moins cacher pour être dans le moule.
Je commence avec le véganisme. Ça aurait pu être le végétarisme ou n'importe quel régime alimentaire. La nouvelle s'appelle : "Donc les oeufs tu peux pas ?". J'y raconte l'histoire de Sofia, végane, qui se retrouve au mariage du cousin de son cher et tendre Bertrand. Comme toute personne différente dans un contexte sociétal traditionnel, Sofia va devoir faire face aux regards des autres concernant son véganisme. Pour cette nouvelle, j'ai voulu intégré les clichés dans des situations réelles. Certaines sont même tirées de ma propre expérience (je suis une fausse végétarienne). 
J'espère que ça vous plaira. J'espère que dans un mois je vous ferais lire une autre histoire et j'espère que dans 6 ou 7 mois, j'aurai un nouveau pavé dans le tiroir. Pour le titre, oui ce coup-ci je vous dis tout, ce sera : "Chacun fait fait fait". En dédicace à cette chanson
Comme d'habitude, voici le début de la nouvelle pour vous donner envie de télécharger le (super) PDF ou le format liseuse (ouais ouais, j'innove) (merci à annso) :
C’est surtout parce qu’elle aime les animaux que Sofia est devenue végane. Ça fait maintenant cinq ans qu’elle n’a pas consommé la moindre substance venant d’un animal. Elle s’accorde cependant les huîtres et les moules, quand c’est nécessaire, en société. Pendant ses études, elle avait la fâcheuse habitude de laisser la télévision allumée lorsqu’elle révisait et elle ne l’a pas vu venir ce reportage horrible sur un abattoir clandestin en Bretagne. Elle ne sait même pas quels étaient les faits en plus. Elle se souvient uniquement des images. Du rouge partout, des cris de bêtes, de la souffrance et l’air scandalisé de militants découvrant le pot aux roses. Elle aussi a été scandalisée, mais pire, elle a été choquée par ces images qui lui ont coupé net l’envie de manger de nouveau un jambon beurre pendant sa pause déjeuner ou alors d’enfiler son cuir pour partir en soirée. Peu à peu le choc s’est transformé en combat. Parce qu’elle en parle de son véganisme Sofia. Elle a même rencontré des gens grâce à ça. Elle n’en fait pas un sketch non plus et est loin de se déguiser en steak en hurlant des slogans racoleurs. Puisqu’elle-même a été choquée un jour, elle ne souhaite pas le faire vivre à son tour. On sait, on le sait qu’on les tue pour les manger. Mais non, on ne veut pas voir, voir ce sang qui coule, ces yeux qui se révulsent, entendre ces cris d’angoisse, le dernier souffle et ensuite on découpe. C’est pour cette raison que Sofia préfère vanter les mérites d’un bon steak de soja ou des fromages véganes. Comme des vrais, mais fabriqués sans souffrance. Elle ne veut que ça Sofia : le moins de souffrance possible dans cette société hostile aux espèces. Quand elle rentre du boulot ce soir-là, le rituel est le même. Une caresse sur la tête du chat et un baiser sur le front de Bertrand.

— Ça a été ta journée ? demande-t-il.
— Oui et toi ?
— Ça va, je termine juste un truc et je suis tout à toi !
— Prends ton temps, dit-elle avant d’enlever ses chaussures et de s’étendre sur le canapé. 
Un canapé qu’elle avait récupéré sur le trottoir trois ans plus tôt quand ils ont emménagé ici en plein centre de Clermont-Ferrand. Elle s’était dit que c’était un signe et qu’elle avait bien envie de donner une deuxième vie à cet objet bourré de potentiel. Au moment où elle allait fermer les yeux et savourer un instant de tendres câlins avec Carlos, un énorme chat de gouttière roux et blanc, Sofia aperçoit une enveloppe sur la table basse. Le genre d’enveloppe qu’elle déteste. Ces petites enveloppes cartonnées gris satiné ou vertes. Ces petites enveloppes avec un peu de relief parce qu’il y a de si belles choses à l’intérieur. Un petit nœud en laine ou un petit cœur en mousse pour annoncer la grande nouvelle. 
— C’est le mariage de qui ? demande-t-elle exaspérée à Bertrand.
— Arnaud et Lucie.
— C’est qui ?
— Tu te moques de moi. C’est mon cousin. Le fils de Jacques, le frère de ma mère.
— Oh non ! Je n’irai pas.
— C’est cela oui. Je me suis déjà engagé pour nous deux.
— Quoi ?

Sofia attrape l’enveloppe. À l’intérieur sont logés deux petits cartons. Le premier indique qu’ils sont invités au vin d’honneur et le deuxième, celui que redoute Sofia, c’est l’invitation au dîner.

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(la couverture n'a rien à voir, c'était pour mettre quelque chose et je crois que la mise en page est horrible. J'essayerai de faire mieux la prochaine fois)

Merci d'avance à tous ceux qui liront. N'hésitez pas (vraiment pas) (c'est important pour moi) à me laisser vos avis, positifs comme négatifs. 

Bonne lecture ! 

xx

Commentaires

  1. Super initiative! Je file telecharger la nouvelle et la lire et vivement les prochaines! :)

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    1. Merci ! Hâte d'avoir ton avis, j'espère que tu vas aimer :-)

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  2. Félicitations Manon.....C'est une bien bonne idée que d'exploiter les différences. Je déteste les formats liseuse donc je télécharge le pdf. bises xx

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    1. Merci Audrey ! N'hésite pas à me dire ce que tu en penses :-)

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  3. Hello Manon !
    J'ai lu ta nouvelle ce week-end. Il y a vraiment un bon rythme, on ne s'ennuie pas un seul moment, les événement s'enchainent bien. Le titre est vraiment bien trouvé aussi, il explique pas mal l'incompréhension (ou manque de connaissances) qui peut exister face au véganisme. Tu traduis bien le fait qu'une différence, bien que non visible, peut aussi s'avérer difficile au quotidien et dans son rapport avec les autres. Le choix du mariage comme lieu pour raconter cette histoire de différence est bien trouvé, tant ce genre d'événement peut nous confronter avec des personnes ayant des points de vue ou opinions radicalement différents de ceux que l'on peut avoir. Et la relation entre Sofia et Bertrand est joliment racontée. Après, j'ai eu un peu plus de mal à accrocher avec le personnage de Sofia. Mais, c'est une bonne nouvelle :)
    Hâte de lire la prochaine, et surtout continues d'écrire et de persévérer auprès des maisons d'édition !
    Une belle semaine à toi :)

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    1. Merci Clarisse, en lisant ton commentaire, je me suis dit "mmmmh il y a un MAIS qui arrive". Merci pour ta franchise !
      Belle semaine aussi !

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Merci pour vos commentaires ! C'est toujours un plaisir de vous lire. Et si vous avez une question, j'y répondrai avec plaisir :-)

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